Ronflement : d’où vient-il et comment s’en débarrasser ?

Ronflements bruyants, fatigue au réveil, tensions avec votre partenaire… Le ronflement est bien plus qu’une simple nuisance sonore. Présent chez 40 % des adultes, il peut altérer la qualité du sommeil et cacher des troubles sous-jacents. Heureusement, en adoptant de bonnes habitudes et en explorant des solutions adaptées, il est possible de retrouver des nuits paisibles et réparatrices.

Qu’est-ce que la ronchopathie ? 

La personne qui ronfle de manière chronique est dite atteinte de “ronchopathie”. 

Le ronflement est un bruit respiratoire survenant pendant le sommeil, souvent décrit comme un son rauque ou grondant. Il résulte de la vibration anormale du pharynx lorsque l’air passe à l’inspiration. Occasionnel ou chronique, il varie en intensité d’une personne à une autre.

Comment se produit le ronflement ?

Pendant le sommeil profond, les muscles de la langue, du voile du palais, de la luette et de la gorge se relâchent naturellement. Chez certaines personnes, ce relâchement est plus prononcé, ce qui entraîne un rétrécissement et une obstruction partielle des voies respiratoires. Lorsque l’air tente de circuler à travers, il provoque une vibration des tissus du pharynx, générant ainsi le bruit caractéristique du ronflement. Plus l’obstruction est importante, plus le son est fort.

Femmes, hommes, enfants : qui est concerné par le ronflement ?

Le ronflement touche aussi bien les hommes que les femmes, bien que les hommes soient généralement plus affectés en raison d’une anatomie des voies respiratoires plus propice à l’obstruction. Le phénomène devient plus fréquent avec l’âge en raison d’une perte progressive du tonus musculaire de la gorge. 

Cependant, certains enfants ronflent aussi. Si le ronflement devient chronique, cela peut évoquer notamment des amygdales très grosses, des végétations hypertrophiées ou encore une rhinite allergique. Si ces ronflements perdurent, il est essentiel de consulter un spécialiste afin de prévenir tout impact sur leur apprentissage et leur concentration au quotidien.

Les causes : qu’est-ce qui provoque ces bruits nocturnes ? 

Facteurs anatomiques, pathologies, hygiène de vie, position de sommeil… les causes du ronflement sont nombreuses. Pour pouvoir trouver les solutions les plus efficaces à votre situation, il est indispensable de comprendre d’où vient votre ronflement.

Des problèmes anatomiques au niveau des voies respiratoires

Parfois, la structure des voies respiratoires supérieures peut être la responsable de vos ronflements.

Par exemple, les personnes présentant une obstruction nasale (polypes nasaux, déviation du septum nasal, ou sinusites chroniques) ont plus de risques de ronfler. Quand respirer par le nez devient difficile, on a tendance à ouvrir la bouche, augmentant ainsi la vibration des tissus du pharynx.

C’est aussi le cas lorsqu’il y a trop de tissu dans l’arrière-gorge, comme un excès de graisse puisque cela rétrécit les voies respiratoires. 

Des ronflements peuvent être également causés lorsque la langue est trop volumineuse par rapport à la bouche. 

La position du sommeil : un facteur clé

Saviez-vous que la façon dont vous dormez peut influencer vos ronflements ? Dormir sur le dos a tendance à provoquer un affaissement de la langue et des tissus de la gorge, ce qui obstrue partiellement les voies respiratoires. 

Les habitudes quotidiennes influencent votre nuit 

Vos habitudes quotidiennes jouent un rôle majeur dans la probabilité de ronfler : 

  • l’alcool et les médicaments sédatifs relaxent les muscles de la gorge et augmente l’obstruction des voies respiratoires ; 
  • fumer irrite et enflamme les voies respiratoires, créant également une obstruction importante ; 
  • le surpoids et l’obésité, au niveau du cou, ont tendance à compresser les voies respiratoires. 

Des conditions médicales sous-jacentes 

Parfois, le ronflement peut être un symptôme de certaines pathologies. La plus connue est l’apnée obstructive du sommeil. Ce trouble, dans lequel la respiration de la personne s’arrête à plusieurs reprises durant la nuit, est fréquemment lié à des ronflements bruyants.

Si d’autres symptômes s’ajoutent, tels qu’une somnolence importante, des réveils nocturnes avec une sensation de suffocation et une transpiration excessive la nuit, nous vous conseillons d’en discuter avec votre médecin traitant. 

Quelles sont les conséquences du ronflement sur la santé et la vie quotidienne ? 

S’il peut prêter à sourire, le ronflement peut avoir des répercussions importantes sur la santé physique et mentale, ainsi que sur les relations interpersonnelles. Il peut créer : 

  • une fatigue importante. Les personnes qui ronflent peuvent se réveiller plusieurs fois au cours de la nuit sans même s’en rendre compte. Or, ces interruptions fréquentes entraînent une mauvaise qualité du repos ; 
  • des tensions dans la vie de couple : cette nuisance sonore est susceptible d’entraîner de l’agacement et de la frustration chez le partenaire, qui subit des réveils fréquents pendant la nuit.
  • un risque plus élevé de développer une hypertension artérielle.

Les nuits étant de mauvaise qualité, les conséquences du manque de sommeil se font également ressentir sur le long terme : difficulté à perdre du poids, irritabilité, somnolence diurne excessive…

Comment faire pour arrêter de ronfler ? Solutions et traitements efficaces

Les ronfleurs, pas de panique : des solutions existent pour diminuer l’intensité de vos ronflements. En fonction de la cause qui les induit, cela peut aller de simples ajustements dans votre mode de vie à des traitements plus spécialisés. 

Des ajustements de position du sommeil 

Parfois, changer de position pour dormir peut tout changer. Essayez de dormir pendant quelque temps sur le côté. En position latérale, vous évitez que votre langue ne tombe en arrière et obstrue les voies respiratoires. 

Si vous avez du mal à vous habituer à cette position et que vous dormez généralement sur le dos, vous pouvez utiliser des astuces simples. Par exemple, vous pouvez installer des coussins derrière vous, ou porter des dispositifs spécialisés qui vous empêcheront de vous tourner sur le dos durant la nuit. 

Des mesures hygiéno-diététiques 

En fonction de vos besoins et de vos habitudes de vie, certains petits ajustements pourront vous donner un coup de pouce : 

  • perdre du poids, en cas de surpoids ou d’obésité, permet de réduire la pression sur la gorge et améliore la circulation de l’air dans le pharynx ; 
  • éviter l’alcool et les sédatifs ;
  • arrêter de fumer ; 
  • maintenir une bonne hygiène de sommeil, comme se coucher à heures régulières et dormir suffisamment.

Des solutions naturelles à base de plantes 

Certaines plantes et remèdes naturels peuvent être utilisés pour soulager les symptômes du ronflement. Bien qu’ils ne soient pas des solutions miracles, ils peuvent aider à améliorer la qualité de votre sommeil et réduire l’intensité des ronflements.

Les infusions de camomille, de thym ou d’eucalyptus peuvent avoir un effet décongestionnant pour la gorge. D’autres plantes, comme la menthe poivrée, peuvent aider à ouvrir les voies nasales et faciliter le passage de l’air. 

Il existe également en parapharmacie des pastilles anti-ronflement qui agissent directement sur la gorge. Elles contiennent généralement du miel et du citron pour lubrifier le voile du palais et réduire les vibrations.

Par ailleurs, certaines huiles essentielles, lorsqu’elles sont diffusées ou appliquées localement, sont particulièrement efficaces pour dégager les voies respiratoires, comme l’eucalyptus ou la lavande. Toutefois, il est important de les utiliser avec prudence, car elles présentent des contre-indications et des effets secondaires potentiels. Avant de les utiliser, il est recommandé de consulter un pharmacien ou votre médecin traitant.

Des dispositifs de parapharmacie anti-ronflement 

Si vous êtes un ronfleur léger, des solutions disponibles en parapharmacie peuvent également vous aider à atténuer les ronflements sans avoir besoin de consulter un professionnel de santé. On retrouve notamment : 

  • des gouttes ou un spray nasal anti-ronflement : conçus pour réduire la congestion nasale et faciliter la respiration par le nez, ils hydratent et décongestionnent les voies nasales. Ainsi, ils diminuent les vibrations qui provoquent les ronflements, notamment lorsque ceux-ci sont causés par une obstruction des fosses nasales.
  • des bandelettes nasales ou un dilatateur nasal : ils ont le même but : ouvrir les narines et élargir les voies respiratoires. Les bandelettes nasales se collent sur l’extérieur du nez et exercent une légère pression pour ouvrir les narines, tandis que les dilatateurs nasaux, quant à eux, sont des petits dispositifs insérés dans les narines.
  • une gouttière buccale anti-ronflement, cet appareil en plastique qui se place dans la bouche et aide à maintenir la mâchoire inférieure en position avancée pendant le sommeil. Le but ? Empêcher la langue et les tissus de la gorge de se relâcher et de bloquer partiellement les voies respiratoires. 

Des dispositifs médicaux spécialisés 

Pour les ronfleurs plus persistants ou ceux souffrant d’apnée du sommeil, des dispositifs médicaux spécialisés peuvent être recommandés par un médecin. C’est notamment le cas des orthèses d’avancée mandibulaire ou de l’appareil à pression positive continue (CPAP). 

Des interventions chirurgicales 

Dans les cas qui demandent une correction anatomique, une intervention chirurgicale peut être envisagée, avec l’avis d’un médecin spécialiste.

Une uvulopalatopharyngoplastie (UPPP) peut être indiquée en cas de soucis au niveau du voile du palais, de la luette ou d’autres tissus de la gorge. 

Si le ronflement est lié à une obstruction nasale causée par une déviation du septum ou des polypes, une septoplastie ou une rhinoplastie sont à envisager. 

Enfin, il existe d’autres traitements non invasifs, comme la radiofréquence qui chauffe et resserre les tissus mous de la gorge, réduisant ainsi les vibrations responsables du ronflement.

Cependant, il convient de préciser que ce type de traitement chirurgical n’est pas remboursé par l’Assurance Maladie. 

Dans quel cas consulter un médecin spécialiste ? 

Si les ronflements sont occasionnels et légers, des ajustements de votre mode de vie peuvent suffire à les réduire. 

Toutefois, si les ronflements sont chroniques, qu’ils sont associés à des arrêts respiratoires la nuit, ou accompagnés d’autres symptômes inhabituels, il est essentiel de consulter un médecin spécialiste. 

FAQ : Questions fréquentes sur le ronflement

Quel est le nombre de décibels maximum pour un ronflement ?

Les ronflements peuvent varier en intensité, et certains peuvent atteindre des niveaux sonores très élevés. Un ronflement particulièrement fort peut atteindre jusqu’à 90 décibels, ce qui est comparable au bruit d’un aspirateur ou d’un camion qui passe.

Qu’est-ce qui est le plus efficace contre le ronflement ?

L’efficacité des solutions contre le ronflement dépend de sa cause. Pour les ronflements liés à une congestion nasale, les sprays nasaux ou les bandelettes peuvent être efficaces. Pour les ronflements dus à une mauvaise position de sommeil, l’utilisation d’oreillers ou le changement de position est recommandé. Dans les cas plus graves, comme ceux causés par l’apnée du sommeil, l’utilisation d’un appareil CPAP ou d’une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour obtenir de bons résultats.

Quelles sont les principales causes de ronflement chez la femme ?

Chez les femmes, les causes du ronflement peuvent être variées. En supplément des causes générales citées ci-dessus, les facteurs hormonaux, en particulier pendant la grossesse ou la ménopause, jouent un rôle majeur en modifiant le tonus musculaire des voies respiratoires.

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