Apnée du sommeil : Quels sont les traitements efficaces ?

Ronflements bruyants, réveils nocturnes, fatigue persistante… L’apnée du sommeil perturbe profondément la qualité de vie. Non traitée, elle peut entraîner des complications cardiovasculaires et un risque accru d’accidents. Heureusement, plusieurs solutions existent pour améliorer le sommeil et retrouver de l’énergie au quotidien. Des appareils médicaux (PPC et orthèses) aux bonnes habitudes de vie en passant par le traitement chirurgical, découvrez les options adaptées pour mieux respirer la nuit et dire adieu aux nuits agitées.

Apnée du sommeil : qu’est-ce que c’est et comment la reconnaître ?

L’apnée du sommeil, également appelée syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), est un trouble respiratoire nocturne courant qui nuit à la qualité du sommeil et à la santé globale. 

Elle se manifeste par des arrêts (apnées) ou des réductions (hypopnées) involontaires de la respiration pendant la nuit, d’une durée de quelques secondes à plus d’une minute. Ces pauses respiratoires s’accompagnent d’une baisse significative de l’oxygénation du sang. En réponse, le cœur travaille plus intensément, ce qui peut occasionner des micro-réveils, sans que la personne en ait nécessairement conscience.

En France, on diagnostique un syndrome d’apnées avéré lorsque le dormeur présente plus de dix pauses respiratoires (apnées) par heure de sommeil. On estime que 4% de la population est touchée par ce syndrome. 

Un syndrome à différents niveaux de gravité 

On considère que l’apnée du sommeil peut être classée en trois niveaux de sévérité en fonction de l’indice d’apnées-hypopnées (IAH), qui mesure le nombre d’interruptions respiratoires par heure :

  • Légère : 5 à 15 événements par heure
  • Modérée : 15 à 30 événements par heure
  • Sévère : Plus de 30 événements par heure

Quels sont les facteurs de risques ? 

L’apnée du sommeil peut toucher tout le monde. D’ailleurs, près de 2 % des enfants entre deux et six ans. Cependant, elle se déclare généralement chez l’adulte, et certains facteurs augmentent le risque d’apparition de ce syndrome : 

  • le sexe : les hommes sont 2 fois plus susceptibles de développer une apnée du sommeil que les femmes, même si cet écart diminue avec la ménopause ; 
  • l’âge : le syndrome est plus fréquent en vieillissant, notamment en raison d’une diminution du tonus musculaire dans la gorge ; 
  • le surpoids et l’obésité : le tissu adipeux en excès au niveau du cou peut comprimer les voies respiratoires, favorisant les obstructions. On estime que 70 % des personnes souffrant d’apnée obstructive sont en surpoids ; 
  • des anomalies anatomiques ORL : Une langue volumineuse, des conséquences de problèmes chirurgicaux, un palais étroit, des amygdales hypertrophiées ou une cloison nasale déviée peuvent gêner le passage de l’air ; 
  • les habitudes de vie : la consommation d’alcool et de tabac, ainsi que la prise de sédatifs relaxant excessivement les muscles des voies aériennes, et favorisent leur obstruction.

Comment est-elle diagnostiquée ? 

Lorsqu’il y a suspicion d’apnée du sommeil par un proche ou soi-même, il est judicieux de réaliser une consultation médicale approfondie. 

Si l’apnée du sommeil est suspectée, il est conseillé de consulter un médecin. Lors de cette consultation, le médecin commencera par un interrogatoire et pourra demander au patient de tenir un agenda du sommeil pour repérer les perturbations nocturnes et diurnes. Un examen ORL permettra également de détecter d’éventuelles anomalies des voies respiratoires. Enfin, le médecin évaluera les facteurs de risque, tels que l’IMC, le tour de taille ou la présence d’hypertension artérielle.

Pour confirmer le diagnostic, des tests du sommeil seront nécessaires. Cela inclut la polygraphie ventilatoire nocturne, qui réalise un enregistrement du sommeil et des paramètres respiratoires et l’oxygénation pendant la nuit.  Il existe également la polysomnographie, un examen complet réalisé en laboratoire pour mesurer la gravité du trouble.

Quels sont les signes et symptômes de l’apnée du sommeil ?

Généralement, les premiers symptômes de l’apnée du sommeil sont remarqués par un proche qui dort aux côtés de la personne touchée. Lorsque celle-ci dort seule, ce sont les impacts durant la journée, comme la somnolence pendant la journée, qui marquent les signes d’alerte.

Les symptômes au cours de la nuit 

Les signes les plus fréquents de l’apnée du sommeil apparaissent pendant la nuit. On retrouve notamment : 

  • un ronflement bruyant, irrégulier et fréquent constaté dans 95 % des cas qui gêne souvent les proches ; 
  • des pauses respiratoires durant le sommeil, parfois suivies de sursauts ou de réveils brusques ; 
  • des réveils fréquents avec une sensation de suffocation ;
  • une transpiration excessive la nuit, à cause des efforts cardiaques supplémentaires pour maintenir une respiration normale ; 
  •  un sommeil agité, dû aux micro-réveils à répétition.

Les signes durant la journée

Les symptômes liés à l’apnée du sommeil ne se limitent pas à la nuit. Ils peuvent se manifester tout au long de la journée, notamment à cause de la fatigue accumulée pendant la nuit. On observe : 

  • une fatigue persistante, malgré un temps de sommeil suffisant ; 
  • une somnolence excessive pendant la journée ;
  • des maux de tête matinaux, potentiel signe d’une mauvaise oxygénation pendant la nuit ; 
  • une difficulté à se concentrer ; 
  • une irritabilité, de l’anxiété, et des changements d’humeur non habituels. 

Bon à savoir : si vous souffrez régulièrement de somnolence diurne, vous pouvez passer le test d’Epworth depuis chez vous. Attention ! Un résultat négatif au questionnaire ne permet pas d’exclure la présence d’une apnée du sommeil.

Pourquoi faut-il traiter l’apnée du sommeil ? Conséquences et complications  

L’apnée du sommeil ne se résume pas à des nuits agitées et une fatigue persistante. Sans prise en charge, elle expose à des complications sérieuses à moyen et long terme, notamment des troubles cardiovasculaires, un risque accru d’accidents et des effets négatifs sur la santé mentale.

Ce syndrome affecte particulièrement le bien-être psychologique et cognitif. Les troubles de la concentration, les pertes de mémoire et l’irritabilité peuvent nuire à la qualité de vie au quotidien.

Sur le plan cardiovasculaire, chaque pause respiratoire entraîne une baisse de l’oxygénation du sang, plaçant l’organisme en état de stress. À long terme, cela peut provoquer :

  • une hypertension artérielle ; 
  • des troubles du rythme cardiaque, comme la fibrillation auriculaire ; 
  • un risque accru d’infarctus et d’AVC ; 
  • une insuffisance cardiaque.  

Comment évolue l’apnée du sommeil sous traitement ? 

En cas de traitement médical et d’une amélioration de l’hygiène de vie, les troubles respiratoires du sommeil et les cas de somnolence nocturnes diminuent. Cette prise en charge a pour but une hausse de la qualité de vie et une diminution des risques causés par la pathologie.

Est-il possible de guérir de l’apnée du sommeil ? 

L’apnée du sommeil ne se guérit pas toujours de manière définitive, mais elle peut être efficacement traitée. Une prise en charge adaptée permet de contrôler les symptômes et de prévenir les complications graves, en fonction de la gravité du trouble.

Quel est le meilleur traitement médical pour mieux respirer la nuit ? 

Le choix du traitement médical dépend de sa gravité et des besoins spécifiques de chaque patient.

Le traitement par orthèses d’avancée mandibulaire

L’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM), aussi appelé propulseur mandibulaire,  est un appareil intra-oral ressemblant à un protège-dents, conçu pour pousser légèrement la mâchoire inférieure vers l’avant afin de libérer les voies respiratoires. De cette manière, elle augmente l’espace entre le pharynx et la base de la langue. 

Pour qu’elle soit adaptée au patient, la réalisation de l’orthèse doit être faite et ajustée sur mesure sur les arcades dentaires. 

Ce type d’appareillage peut toutefois engendrer des douleurs à la mâchoire au niveau des articulations temporo-mandibulaires, ainsi qu’une hypersalivation et un déplacement progressif des dents. Pour ces raisons, un contrôle dentaire est recommandé tous les 6 mois pour surveiller l’adaptation de l’orthèse.

C’est pour qui ? Cette solution peut être envisagée pour traiter l’apnée du sommeil légère à modérée (IAH entre 15 et 30), ou après un échec ou une intolérance à la pression positive continue.

Le traitement par PPC médical (Pression Positive Continue)

La pression positive continue (PPC) est le traitement de choix pour l’apnée du sommeil modérée à sévère. Ce dispositif médical délivre de l’air sous pression à travers un masque porté la nuit, permettant de garder les voies respiratoires ouvertes et d’éviter les arrêts respiratoires. 

Comment ça marche ? La machine envoie de l’air dans un tuyau souple, qui rejoint ensuite un masque nasal (couvrant uniquement le nez) ou plus large (couvrant également la bouche) et maintenu en place grâce à un harnais. Le choix du masque se fait en fonction des préférences et avec l’aide du médecin.

Le choix du masque et de l’appareil dépend des préférences du patient et de l’aide du médecin et du fournisseur de matériel, qui assistent le patient pour choisir les options les plus adaptées à ses besoins. L’installation du matériel se fait à domicile, et le patient bénéficie souvent d’ajustements réguliers pour garantir le confort et l’efficacité du traitement.

Toutefois, son utilisation n’est pas sans effets secondaires. Elle peut entraîner une sécheresse buccale, une irritation nasale ou encore une sensation d’inconfort liée au masque. 

C’est pour qui ? La Pression Positive Continue est particulièrement recommandée pour 

  • les patients souffrant d’apnée du sommeil modérée à sévère (indice d’apnée supérieur à 30) ;
  • pour une apnée modérée (indice d’apnée compris entre 15 et 30) avec au moins 10 micro-éveils par heure de sommeil, ou si le patient souffre d’une maladie cardiovasculaire associée (hypertension résistante, insuffisance cardiaque, antécédent d’AVC, fibrillation auriculaire…).

Il est aussi proposé en cas d’échec d’un autre traitement, comme l’orthèse d’avancée mandibulaire. 

Pour continuer de profiter de la PPC, sa prise en charge doit être renouvelée chaque année, sous réserve de respecter les conditions suivantes : 

  • le traitement est prouvé efficace ;
  • il est utilisé au minimum 3h par nuit. 

Le traitement chirurgical

Le traitement chirurgical de l’apnée du sommeil est généralement réservé aux cas sévères quand il y a une déformation anatomique, ou lorsque les autres traitements n’ont pas été efficaces. 

Les interventions chirurgicales visent à dégager les voies respiratoires obstruées ou à corriger ces anomalies anatomiques. 

Comme toute opération, elle n’est pas sans risque. Elle est souvent envisagée après l’échec des traitements non invasifs.

Apnée du sommeil : quelles alternatives naturelles et habitudes de vie ?

En plus des traitements médicaux, plusieurs alternatives naturelles et modifications du mode de vie peuvent accompagner et améliorer les symptômes de l’apnée du sommeil. Vous pouvez notamment : 

  • Perdre du poids

Cette mesure s’applique seulement si vous êtes en situation de surpoids ou d’obésité. Une alimentation équilibrée et adaptée ainsi qu’une activité physique régulière peuvent aider à perdre quelques kilos et améliorer la respiration pendant la nuit. Nous vous conseillons de vous rapprocher d’un professionnel de la nutrition pour un accompagnement personnalisé. 

  • Changer de position pendant le sommeil 

Changer sa position la nuit peut être une bonne option en cas d’apnée légère à modérée. Dormir sur le dos peut provoquer un affaissement de la langue et du palais, bloquant ainsi les voies respiratoires. Au contraire, dormir sur le côté peut souvent réduire ce phénomène. Il existe des soutiens (coussin, ceinture) qui encouragent à garder un bon maintien. 

  • Faire des exercices de la mâchoire et de la langue

En cas d’apnée légère, certains exercices oropharyngés permettent de renforcer les muscles qui maintiennent les voies respiratoires ouvertes, limitant ainsi les symptômes. 

  • éviter l’alcool, les sédatifs et le tabac

Ces substances ont tendance à relaxer les muscles de la gorge, ou enflammer les voies respiratoires. Cela augmente les risques de blocages respiratoires.

  • Utiliser des plantes relaxantes

Bien qu’elles n’agissent pas directement sur l’apnée du sommeil, la prise de plantes apaisantes comme la valériane peuvent améliorer la qualité du sommeil en réduisant le stress et l’anxiété.

Selon les cas, il est également possible de vous supplémenter en magnésium pour améliorer la qualité de votre nuit.

Attention : ces mesures ne sont pas un substitut aux traitements médicaux et chirurgicaux. 

prix bas tous les jours
votre pharmacieà votre écoute :
programmelafidélité
pharmacie en lignefrançaise certifiée
Retour en haut