Insomnie, apnée, narcolepsie… Les maladies du sommeil touchent des millions de personnes et peuvent avoir un impact majeur sur la santé et la qualité de vie. Quels sont les troubles les plus répandus et comment les reconnaître ?
Comprendre le sommeil et ses différentes phases
Dormir n’est pas une simple pause pour l’organisme : le sommeil joue un rôle primordial dans le bien-être et la bonne santé.
Non seulement une bonne nuit contribue à la récupération physique, mais elle permet également la consolidation de la mémoire et de l’apprentissage, la régulation des émotions, et le bon maintien des fonctions métaboliques.
En cas de manque de sommeil chronique, les conséquences peuvent être importantes : fatigue persistante, troubles cognitifs, irritabilité, baisse de la concentration et de la mémoire.
À long terme, un mauvais sommeil peut également augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, d’hypertension artérielle, de diabète, d’obésité, et de troubles de l’humeur, comme l’anxiété et la dépression.
Les différentes phases du cycle
Dans un cycle de sommeil, on compte quatre grandes phases qui se succèdent au cours de la nuit :
- la phase de transition (stade N1), ou phase d’endormissement, durant laquelle le corps passe de l’éveil au sommeil léger. Cette phase est très courte puisqu’elle dure entre 1 et 7 minutes ;
- le sommeil lent léger (stade N2), qui représente environ 50 % du sommeil total. L’activité cérébrale continue de ralentir, la température corporelle baisse, et la respiration devient plus régulière, mais il est encore possible de réagir aux stimuli extérieurs ;
- le sommeil profond (stade N3), qui est la phase la plus réparatrice et représente entre 15 à 25 % du sommeil total. C’est pendant cette phase que le corps se régénère physiquement, et il est difficile de se réveiller à ce moment ;
- le sommeil paradoxal (REM), caractérisé par les mouvements oculaires rapides, c’est aussi la phase principale des rêves. Le cerveau traite les informations de la journée et joue un rôle dans la consolidation de la mémoire.
Combien d’heures de sommeil faut-il à un adulte ?
Il n’y a pas de réponse précise sur le temps idéal de sommeil d’un adulte. En fonction de votre âge, de votre génétique et de vos habitudes de vie, la durée du sommeil peut varier.
Néanmoins, la National Sleep Foundation et l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) ont émis quelques recommandations.
Chez l’adulte, il est recommandé de dormir entre 7 et 9 heures pour profiter d’un temps de sommeil suffisant.
En revanche, ces durées varient grandement aux différents stades de la vie : les nourrissons auraient besoin de 14 à 17 heures de sommeil, et les personnes âgées de 7 à 8 heures.
Combien de temps dure un cycle de sommeil ?
Tout dépend. Chez l’adulte, on estime qu’un cycle complet de sommeil dure aux alentours de 90 minutes. Cette durée peut toutefois varier en fonction des personnes, mais aussi selon l’âge, le niveau de fatigue, la présence de pathologie…
Il est généralement plus court chez les plus jeunes et les adolescents, alors qu’il s’allonge chez les personnes âgées.
Pour être bien reposé, il faut compter entre 4 et 6 cycles de sommeil par nuit.
Quelles sont les principales maladies du sommeil ?
-
L’insomnie
L’insomnie est un trouble courant caractérisé par un manque de sommeil, qui peut concerner la quantité comme la qualité du sommeil.
Elle se manifeste par des difficultés d’endormissement, des réveils fréquents la nuit ou un réveil trop tôt sans possibilité de se rendormir.
Cela entraîne un sommeil non réparateur, ce qui peut affecter la qualité de vie, surtout à long terme. Bien que fréquente chez les adultes, l’insomnie peut aussi toucher les enfants.
-
L’apnée du sommeil
L’apnée du sommeil (ou SAHOS) est un trouble respiratoire nocturne qui perturbe la qualité du sommeil et la santé.
Elle se caractérise par des arrêts (apnées) ou des réductions (hypopnées) involontaires de la respiration pendant la nuit, pouvant durer de quelques secondes à plus d’une minute.
Ces pauses s’accompagnent également d’une baisse de l’oxygénation du sang, forçant le cœur à travailler plus intensément, ce qui provoque des micro-réveils.
Cela peut affecter la qualité du sommeil et entraîner des problèmes de santé, notamment des maladies cardiovasculaires. Il est indispensable de réaliser un diagnostic et de demander conseil à un professionnel de santé en cas de doute.
Parfois, la mise en place de certaines habitudes et la prise de magnésium peut aider, mais ils ne peuvent en aucun cas remplacer un suivi médical.
-
La narcolepsie
La narcolepsie est une forme spécifique d’hypersomnie, caractérisée par une somnolence diurne excessive et des épisodes d’endormissements irrépressibles.
Les personnes atteintes de narcolepsie sont susceptibles de s’endormir brusquement et de manière inappropriée, même lors d’activités quotidiennes telles que travailler, discuter ou conduire.
Cette maladie rare, touchant environ 1 à 3 personnes pour 5000, survient généralement entre 10 et 30 ans. Bien qu’elle soit incurable, il existe des traitements pour gérer les symptômes, comme les médicaments et les ajustements de mode de vie.
-
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR)
Le syndrome des jambes sans repos est un trouble chronique qui se manifeste par des sensations désagréables dans les jambes (picotements, démangeaisons) poussant la personne à bouger pour soulager l’inconfort, particulièrement en soirée ou la nuit. 80 % des personnes touchées subissent également des secousses musculaires involontaires pendant leur sommeil.
Ce trouble qui rend l’endormissement difficile et perturbe le sommeil est souvent associé à des carences en fer, des troubles neurologiques ou des facteurs génétiques.
-
Les parasomnies
Certains comportements anormaux pendant le sommeil sont regroupés sous un même types de troubles : les parasomnies. On y retrouve notamment :
- le somnambulisme, où les personnes affectées se lèvent et marchent en dormant, souvent sans s’en rendre compte ;
- les terreurs nocturnes, ces épisodes de panique qui surviennent pendant le sommeil profond, principalement chez les enfants ;
- la paralysie du sommeil, qui se produit lorsqu’une personne se réveille mais est incapable de bouger. Particulièrement effrayante, elle est souvent accompagnée d’hallucinations auditives, tactiles et visuelles.
-
Le trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP)
Le trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP) est un trouble du sommeil où l’atonie musculaire, normalement présente pendant la phase de sommeil paradoxal (REM), est partiellement ou totalement absente.
Cela entraîne des mouvements souvent violents ou des gestes brusques pendant la phase de sommeil paradoxal. Les personnes atteintes de TCSP peuvent également émettre des gémissements, des grognements, des paroles, voire des cris, car elles agissent physiquement leurs rêves. En réalité, ce sont les comportements du rêve qui sont adoptés dans la réalité, ce qui peut mettre en danger l’individu ou son entourage pendant la nuit.
Quelles sont les causes des troubles du sommeil ?
Les troubles du sommeil peuvent avoir des causes multiples et variées en fonction de la pathologie en question.
Souvent, le stress et l’anxiété sont une cause particulièrement courante de l’apparition de maladies du sommeil. Les préoccupations quotidiennes, les événements stressants ou les pensées négatives peuvent rendre difficile l’endormissement et la qualité du sommeil.
Pour d’autres troubles, tels que l’apnée du sommeil ou encore la narcolepsie, des causes médicales sous-jacentes sont responsables et propres à ces pathologies.
L’hygiène de vie et l’environnement de sommeil peu propices au repos engendrent une mauvaise qualité du sommeil et l’apparition de troubles. L’exposition à la lumière bleue avant de se coucher, des horaires de sommeil irréguliers, un environnement bruyant et lumineux, une alimentation déséquilibrée, et la consommation de substances (drogue, alcool, médicaments, boissons caféinées) jouent un rôle prépondérant dans la qualité de vos nuits.
L’âge et la génétique peuvent également être un facteur de risque d’apparition de certains de ces troubles.
Faq sur les troubles du sommeil
Que faire quand on n’arrive pas à dormir ?
Si vous n’arrivez pas à dormir, il est possible de changer ses habitudes et d’améliorer son hygiène de vie. Éviter les écrans le soir, favoriser un bon environnement de sommeil, apprendre à gérer son stress, pratiquer une activité physique régulière et prendre soin de son alimentation sont les premières mesures à mettre en œuvre. Certains compléments alimentaires naturels et autres plantes relaxantes peuvent également vous aider à vous endormir plus paisiblement. Néanmoins, si la situation perdure, elle peut être liée à une pathologie sous-jacente. Dans ce cas, nous vous recommandons de demander l’avis d’un médecin.
Quelle maladie se cache derrière un excès de sommeil ?
L’excès de sommeil, ou hypersomnie, peut être lié à plusieurs troubles, tels que la narcolepsie, l’apnée du sommeil, la dépression, ou d’autres troubles chroniques qui entraînent une fatigue extrême. Il existe aussi l’hypersomnie idiopathique, une maladie particulièrement rare.
Quel est le trouble du sommeil le plus répandu ?
L’un des troubles du sommeil les plus répandus est l’insomnie. Elle touche une large part de la population et peut être de nature ponctuelle ou chronique. Plus exactement, elle concernerait 15 à 20 % de la population française.