Le cycle menstruel prépare chaque mois le corps des femmes à une éventuelle grossesse. Pourtant, son fonctionnement reste souvent méconnu par beaucoup d’entre elles.
Le cycle menstruel, c’est quoi ?
Le cycle menstruel se définit par une série de changements hormonaux survenant dans le corps de la femme pour le préparer à une éventuelle grossesse. Durant chaque cycle, le cerveau produit deux hormones : l’hormone folliculostimulante (FSH) et l’hormone lutéinisante (LH). Ce sont elles qui contrôlent l’activité des ovaires.
Le cycle menstruel correspond à la période entre le premier jour des règles et le premier jour des prochaines règles. La durée du cycle dépend de chaque femme. Elle est en moyenne de 28 jours, mais peut très bien être de 21 jours… ou de 35 ! Le cycle menstruel est composé de 4 phases : la phase menstruelle, la phase folliculaire, l’ovulation et la phase lutéale.
La phase menstruelle
La phase menstruelle correspond à la période des règles et marque donc le début d’un nouveau cycle. Elle dure généralement entre 3 et 7 jours. Durant le cycle menstruel, la paroi de l’utérus se transforme et s’épaissit pour accueillir un éventuel œuf fécondé. En l’absence de fécondation, le corps évacue cette paroi (l’endomètre) et le sang qu’elle contient : ce sont les règles.
La phase folliculaire : préparer l’ovulation
Les ovaires contiennent un grand nombre de petites cavités remplies de liquide, appelées follicules. Chaque follicule contient un ovule non développé. Au début du cycle, l’hormone folliculostimulante (FSH) produite par le cerveau va, comme son nom l’indique, stimuler les follicules pour que ceux-ci fabriquent des ovules matures. Au final, seul un ovule continue à se développer, tandis que les autres cessent leur maturation. Simultanément, les follicules sécrètent des hormones appelées œstrogènes, qui se chargent d’épaissir progressivement la muqueuse utérine. Quelques jours avant l’ovulation, sous l’effet des œstrogènes, les glandes du col de l’utérus fabriquent la glaire cervicale, substance visqueuse qui favorise l’ascension des spermatozoïdes vers l’ovule.
Le moment clé: l’ovulation
L’ovulation survient généralement entre 11 et 16 jours avant le début des règles. Le taux d’œstrogènes en constante augmentation provoque une hausse soudaine du taux d’hormone lutéinisante (LH) : c’est ce qu’on appelle le pic de LH, qui va déclencher la rupture du follicule dominant et, par conséquent, l’expulsion de l’ovule mature dans la trompe de Fallope (conduit reliant l’ovaire à l’utérus). L’ovule peut vivre jusqu’à 24h, tandis que la durée de vie des spermatozoïdes varie généralement entre 3 et 5 jours. C’est donc au moment de l’ovulation ainsi que quelques jours avant que la femme est la plus fertile.
La phase lutéale
Cette phase débute juste après l’ovulation, jusqu’au dernier jour du cycle. Après s’être rompu et avoir libéré l’ovule, le follicule se transforme en une petite glande appelée « corps jaune » et commence à fabriquer de la progestérone. Cette hormone favorise la gestation en épaississant et en transformant la muqueuse utérine (endomètre), afin que celle-ci s’apprête à accueillir un éventuel ovule fécondé. En l’absence de fécondation, le follicule se détériore environ deux semaines après l’ovulation. S’en suit une chute d’hormones et un arrêt de l’épaississement de la muqueuse. Cette dernière se nécrose et est évacuée par le corps : ce sont les règles. Par contre, si fécondation il y a, alors la production d’hormones continue pour permettre à la grossesse de se dérouler correctement. En effet, la grossesse débutante sécrète une autre hormone, la betaHCG (c’est elle que l’on détecte dans un test de grossesse), qui entretient ce corps jaune à fonctionner.
FAQ
Comment savoir si on a un cycle de 21 ou 28 jours ?
Le cycle menstruel dure généralement entre 21 et 35 jours, mais la durée exacte peut varier d’une personne à l’autre. Un cycle de 28 jours est souvent considéré comme la norme, mais un cycle de 21 jours reste tout aussi valide. Pour déterminer la durée de son cycle, il est important de suivre les dates de début des règles pendant plusieurs mois. Le premier jour des règles marque le début du cycle, et le dernier jour avant le début des règles suivantes correspond à la fin du cycle. Une étude publiée dans Human Reproduction indique que les variations dans la durée du cycle menstruel peuvent être dues à des facteurs génétiques, environnementaux et de mode de vie (Kobayashi et al., 2018). Des irrégularités dans le cycle, telles que des irrégularités menstruelles ou un cycle irrégulier, peuvent survenir, entraînant des douleurs au bas du ventre ou des symptômes tels que des seins sensibles. En cas d’irrégularité persistante, il est recommandé de consulter un médecin pour évaluer d’éventuels troubles hormonaux, comme des variations du taux de FSH (hormone folliculo-stimulante) ou des déséquilibres dans l’œstrogène.
Quel est le cycle menstruel normal ?
Le cycle menstruel normal varie généralement entre 21 et 35 jours. Selon une étude parue dans Fertility and Sterility, les cycles de 28 jours sont considérés comme idéaux, car ils représentent une durée moyenne entre les menstruations (Wilcox et al., 1995)
Les anomalies comme les cycles très courts ou très longs peuvent être des signes de déséquilibres hormonaux ou d’irrégularités dans le cycle menstruel, pouvant aussi être observés chez des femmes en pré-ménopause.
Quelle période du cycle pour tomber enceinte ?
La période la plus fertile du cycle menstruel est autour de l’ovulation. Selon le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, l’ovulation survient environ 14 jours avant le début des prochaines règles, ce qui signifie qu’un cycle de 28 jours aurait l’ovulation autour du jour 14. C’est durant les 5 jours précédant l’ovulation et le jour de l’ovulation que les chances de grossesse sont maximales, car les spermatozoïdes peuvent survivre jusqu’à 5 jours dans le tractus génital féminin, tandis que l’ovule ne reste viable que 12 à 24 heures après l’ovulation (Wilcox et al., 1995). Le suivi de la température corporelle basale et l’observation des signes physiques comme la glaire cervicale peuvent aider à déterminer les périodes de fertilité. En cas d’événement de fécondation, un embryon peut s’implanter dans la muqueuse utérine, ce qui peut mener à une grossesse éventuelle.
Comment calculer son cycle menstruel ?
Calculer son cycle menstruel est simple. Il suffit de noter le premier jour des règles, qui marque le début du cycle. Ensuite, il faut suivre les dates du début des règles pendant plusieurs mois et calculer le nombre de jours entre ces débuts de règles successifs. Selon l’étude de Human Reproduction Update, un cycle est complet lorsqu’il dure entre 21 et 35 jours, et il faut prendre en compte la régularité des cycles pour déterminer la date d’ovulation et de menstruation. Des irrégularités dans le cycle peuvent être le signe d’un arrêt de la synthèse hormonale ou d’un déséquilibre dans les œstrogènes et la progestérone. Des applications de suivi des menstruations peuvent aider à prédire les futures dates de règles et d’ovulation, mais ces outils ne sont pas toujours 100% fiables. Par ailleurs, le calcul du moment du cycle peut aussi aider à comprendre les variations hormonales, et anticiper ainsi des changements comme la compétition pour la course entre les spermatozoïdes pendant la période fertile.
Hormones pendant les règles
Pendant les règles, plusieurs hormones jouent un rôle clé dans le déroulement du cycle menstruel. Le cycle est principalement régulé par l’estradiol, la progestérone et la testostérone. Le début des règles coïncide avec un faible taux de progestérone et d’œstrogène. Selon une étude publiée dans le Journal of Endocrinology, pendant les règles, le taux de progestérone chute de manière significative, ce qui entraîne la desquamation de la muqueuse utérine (Baerwald et al., 2012). Cela marque la fin de la phase lutéale et le début d’un nouveau cycle. Après les règles, les niveaux d’œstrogène commencent à augmenter pendant la phase folliculaire, favorisant le développement des follicules glandulaires dans les ovaires et préparant le corps pour l’ovulation. La compréhension des fluctuations hormonales permet d’expliquer pourquoi certaines femmes peuvent ressentir des symptômes tels que des douleurs abdominales ou des maux de tête. En cas d’irrégularités menstruelles, ces symptômes peuvent être plus prononcés, ce qui suggère un besoin d’évaluation clinique pour examiner l’équilibre des œstrogènes et de la progestérone dans l’organisme.
Douleurs pendant le cycle mensuel
Origine et causes des douleurs menstruelles
Les douleurs pendant le cycle menstruel, ou dysménorrhées, sont fréquentes et influencent le bien-être de nombreuses femmes. Elles surviennent principalement au moment du cycle où la muqueuse utérine se prépare à être éliminée en l’absence d’une éventuelle fécondation. Ces douleurs, situées souvent au bas de l’abdomen, peuvent s’accompagner de saignements menstruels, d’un flux sanguin plus ou moins abondant et d’autres symptômes comme la température corporelle fluctuante, la sensibilité des seins ou des troubles digestifs.
Elles sont souvent dues à une surproduction de prostaglandines, des substances qui entraînent des contractions utérines. La rupture du follicule dominant lors de l’ovulation peut aussi provoquer une douleur au milieu du cycle. Par ailleurs, l’acidité du milieu vaginal et la qualité de la glaire cervicale jouent un rôle dans la survie des spermatozoïdes, influençant ainsi les chances de conception.
Influence des hormones et régulation du cycle
Les hormones comme les œstrogènes et la progestérone régulent ces variations. Un taux de FSH (hormone folliculo-stimulante) trop bas ou trop élevé peut provoquer des irrégularités dans le cycle. L’hypophyse, qui contrôle ces hormones, agit sur les cycles ovariens, influençant la production hormonale et la maturation des groupes de follicules.
Quand faut-il consulter un médecin ?
Si les douleurs deviennent invalidantes ou s’aggravent avec le temps, il est essentiel de consulter des médecins généralistes ou des spécialistes pour évaluer leur origine et envisager un traitement. Dans certains cas, des pathologies sous-jacentes comme l’endométriose ou les fibromes utérins peuvent être responsables. En résumé, le nouveau cycle commence avec le premier jour des règles, et l’organisme de la femme subit d’importantes variations hormonales qui influencent non seulement la douleur mais aussi la fertilité et le bien-être général.
Sources :
- Ameli.fr – La survenue de douleurs pendant les règles
- NHS Choices. Periods and fertility in the menstrual cycle. 2014 >
- Wilcox, A. J., et al. (1995). Timing of sexual intercourse in relation to ovulation. Effects on the probability of conception, survival of the pregnancy, and sex of the baby. New England Journal of Medicine, 333(23), 1517-1521.
- Baerwald, A. R., et al. (2012). The endocrinology of the menstrual cycle. Journal of Endocrinology, 213(3), 183-191.